Depuis 2013, la guerre civile au Soudan du Sud cause de grandes souffrances à la population. La cause principale de la guerre était le conflit au sein de l'élite politique entre le président Salva Kiir et les rebelles, dirigés par l'ancien vice-président Riek Machar. L'accord de paix conclu en septembre 2018 a donné aux habitants du Soudan du Sud l'espoir d'une paix durable dans le pays.
Points de discorde et de désaccord
Cet espoir est toujours d'actualité. Mais Kiir et Machar doivent maintenant former un gouvernement d'unité dans lequel les deux partis sont représentés. Ce gouvernement aurait dû être formé d'ici mai 2019, mais l'échéance a d'abord été repoussée à novembre - et une fois ce délai passé, un nouveau report de 100 jours a été négocié. Car les deux adversaires ne sont pas d'accord sur de nombreux points. Ils ont notamment du mal à se mettre d'accord sur les questions de sécurité. Celles-ci sont centrales pour garantir durablement la paix. Mais il ne s'agit pas seulement de controverses objectives. La déclaration officielle de nos partenaires sur place le résume bien : la volonté de paix ne se résume pas à des dates et à des accords techniques, mais l'accomplissement de l'accord de paix dépend avant tout de la volonté politique et personnelle des deux parties.
L'Église pour la paix
Nos églises partenaires au Sud-Soudan, le SSCC (South Sudan Coucil of Churches) et la PCOSS (Presbyterian Church of South Sudan), s'engagent depuis des années en faveur de la paix. Elles jouent un rôle de médiateur entre les parties, étaient présentes lors de l'audience des deux rivaux auprès du pape à Rome et appellent à nouveau officiellement les responsables à résoudre les racines du conflit et à placer le bien-être de la population sud-soudanaise au centre de leurs préoccupations.
100 jours d'espoir
Dès qu'un gouvernement d'unité sera formé, une période de transition de 36 mois débutera, qui devra à son tour déboucher sur des élections démocratiques. Cette prolongation montre à quel point il est difficile pour Kiir et Machar de renoncer à leurs prétentions personnelles au pouvoir et d'honorer leurs obligations morales et politiques envers le peuple sud-soudanais. L'avenir du Sud-Soudan est désormais entre leurs mains. Nos partenaires restent optimistes, ils considèrent également cette prolongation comme une opportunité de poursuivre le dialogue sur les principaux points de discorde et de trouver des solutions dans la mise en œuvre. La population n'a d'autre choix que d'attendre et d'espérer.
texte : Meret Jobin
► Prise de position officielle de la SSCC
► Article de fond Crisis Group