La cause principale de la guerre au Sud-Soudan a été le conflit au sein de l'élite politique entre le président Salva Kiir et les rebelles, menés par l'ancien vice-président Riek Machar. Désormais, les efforts de paix laborieux menés depuis des années au Sud-Soudan, notamment par des acteurs religieux, semblent porter leurs fruits. Jusqu'à présent, les parties respectent l'accord de cessez-le-feu. C'est pourquoi une grande célébration de la paix a été organisée le 31 octobre 2018. La célébration a réveillé les souvenirs de juillet 2011, lorsque le Soudan du Sud a été déclaré indépendant. Une participante dit par exemple : "Je ne peux pas cacher que je suis très heureuse en ce moment. Nous avons tous traversé des épreuves et nous avons tous aspiré à ce jour. Maintenant, il est là".
Confessions de foi en faveur de l'accord de paix
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Juba, la capitale du Sud-Soudan, pour célébrer la paix. Certains voulaient aussi simplement voir si Riek Machar allait effectivement venir. Et il est venu. Dans son discours, il a souligné qu'il voulait s'en tenir à l'accord de paix et a demandé au président Kiir de libérer tous les prisonniers politiques.
La guerre civile qui a duré plus de cinq ans a coûté la vie à plus de 400 000 personnes et des milliers d'autres ont dû fuir. En raison de la guerre, de nombreuses personnes n'ont plus pu cultiver leurs champs et la famine s'est installée dans de nombreuses régions du pays.
Un travail de réconciliation de la plus haute importance
Mission 21 s'engage depuis de nombreuses années dans le travail pour la paix avec ses partenaires sur place et travaille également dans le domaine de la réconciliation et de la guérison des traumatismes. Au vu des nombreux méfaits commis pendant la guerre, un travail de réconciliation doit maintenant être entrepris. Environ 64 ethnies vivent au Sud-Soudan. La méfiance entre les différents groupes s'est accrue à cause du conflit. Notamment par l'instrumentalisation de l'appartenance à un groupe par le président Salva Kiir et le chef de l'opposition Riek Machar, qui appartiennent respectivement aux ethnies Dinka et Nuer.
Dans son discours, le président Salva Kiir a présenté pour la première fois des excuses au nom du gouvernement pour les souffrances infligées à la population et a souligné la nécessité que l'accord soit soutenu par toutes les parties. Un message important pour la population qui a subi de lourdes pertes. La célébration de la paix était également importante parce que la population a enfin pu faire la fête ensemble.
► Texte intégral de Silvano Yokwe Alison, journaliste de Juba (en anglais)
► Informations sur le travail de paix de Mission 21 au Sud-Soudan